Histoire :
Dès l'apparition de l'automobile, les militaires s'intéressèrent à cette nouvelle invention. Au début du XX ème siècle, avec les progrès accomplis sur les chassis et moteurs apparurent les premiers projets d'auto-mitrailleuses : Simms en Angleterre puis Daimler en Autriche- Allemagne, Panhard et Charron en France. Mais c'est lors de la première guerre mondiale que ces véhicules devinrent indispensables.
En Angleterre, le gouvernement organisa la production de guerre et répartit les taches entre les différents industriels, Parmi ceux ci, la Lanchester Motor Company fut désignée pour la fabrication d'obus. Mécontents, les frères Frederick et Georges Lanchester, leurs propriétaires, utilisèrent leurs soutiens politiques pour persuader le gouvernement que leur entreprise serait plus utile à la fabrication de véhicules militaires.Ils gagnèrent ainsi un contrat avec l'armée pour la fabrication de voitures de liaison, d'ambulances mais aussi d'une auto-mitrailleuse. En effet, à la même période, le Royal Naval Air Service (RNAS), encouragé par les expérience de Charles Samson à bord de véhicules blindés improvisés, recherchait des véhicules blindés plus standardisés pour protéger les aérodromes et sauver les pilotes abattus derrière les lignes, Pragmatiques, les spécialistes de l'armement naval britanniques produisirent une coque et une tourelle (type Admiralty) qui avec quelques modifications pouvaient s'adapter sur des chassis fournis par l'industrie civile. De leur côté, les ingénieurs de la Lanchester Motor Company s'inspirèrent du châssis d'une voiture de tourisme (Lanchester sporting forty luxury tourer 38hp) renforcé et modifié entre autre par un jumelage des roues arrières et présentèrent le premier prototype en décembre 1914. La coque blindée put être redessinée car le moteur était déporté vers l'arrière proche des pieds du conducteur), ce qui permit une plus grande inclinaison du blindage avant et donc une meilleure protection. Les chassis renforcés furent produits dans l'usine Lanchester de Birminham, les éléments de blindage par l'entreprise William Beardmore and co de Galsgow, et le montage final dans l'usine Vickers de Erith (Kent) ou dans l'usine Talbot Works de Barlby road (North Kensington).
Le RNAS passa commande de 36 véhicules pour sa royal Naval Armoured Car Division, la production fut rapide car, sur les trois escadrons prévus (5e, 6e, 15e), le 5e reçut ses 12 véhicules en mars 1915, le 6e reçut ses 12 véhicules en avril 1915, les deux furent envoyés en France, et le 15e en Belgique en juin avec ses 12 véhicules (sous le commandement de Oliver Locker-Lampson). Chaque escadron nomma ses véhicules, le 5e avec des noms commençant par F, le 6e avec des noms commençant par G et le 15e avec des noms commençant par U,V et W. Entretemps, Locker-Lampson, riche et ambitieux homme politique ayant financé en partie l'achat des Lanchesters de son escadron se crut autorisé à louer quatre exemplaires à l'armée belge jusqu'à la fin de la guerre (ce sont les quatre (au maximum) véhicules camouflés que l'on voit sur toutes les photos de Lanchesters belges et dont trois se retrouvent à la fin de la guerre dans un square de Birmingham avec une Austin). Malheureusement, la guerre des tranchées les rendant inutiles, en septembre 1915, la Royal Navy rétrocéda les Lanchesters à la British Army. Celle ci, pour des raisons de standardisation, choisit de ne conserver que les Rolls-Royces et les 32 Lanchesters retournèrent en Angleterre.
En septembre 1915, la mission russe en Angleterre pour l'achat de matériels fut intéressée par les Lanchesters inutilisées et dans une vente aux enchères inhabituelle se retrouva propriétaire de 20 exemplaires. L'armée Russe, souhaitant une puissance de feu supérieure, demanda l'adaptation d'un canon Hotchkiss de 37 mm en plus de la mitrailleuse (en l'occurrence, une Maxim (remplaçant la vickers) qui tirait par la trappe arrière de tourelle). Les études montrèrent que l'ajout de poids ne serait que de 250 kg et les modifications minimes, seule la fixation de la tourelle à la coque dut être modifiée car elle supportait mal le recul du canon lors du tir. Sur les 20 Lanchesters reçues en Russie en décembre 1915, 19 furent modifiées et une resta avec sa mitrailleuse. A noter que 10 canons Hotchkiss étaient à l'origine destinés à être installés sur des bombardiers lourds Ilya Muromets mais se révélèrent trop lourds et les neufs autres devaient à l'origine être installés sur des sous-marins.
Les lanchesters furent délivrés à 12 pelotons d'auto-mitrailleuses (25e, 29e, du 37e au 47e) où elles étaient censées remplacer les Garford -Putilov (dans l'escadron autocanons) en bout de course, elles prouvèrent leur efficacité malgré quelques faiblesses (protection de radiateur mal fixée, projectile explosif de 37 mm trop faible, faible garde au sol).
De son côté, l'armée belge, s'étant rendue compte que les auto-mitrailleuses étaient inutiles sur le front occidental à l'heure de la guerre des tranchées, chercha un emploi pour celles-ci. Un accord fut trouvé avec la Russie pour un emploi sur le front de l'est et ce fut la création puis l'odyssée du fameux corps expéditionnaire belge des auto-canons mitrailleuses (les lanchesters n'y participèrent pas). Oliver Locker-lampson, séduit par l'idée, trouva là un moyen d'employer ses Lanchesters, il intrigua tant et si bien que l'amirauté accepta l'idée de la création d'un corps expéditionnaire Britannique en Russie sous le commandement de Locker-Lampson avec les 12 Lanchesters restantes. Le corps expéditionnaire britannique se battit aux côtés de l'armée russe dans le Caucase, en Roumanie puis sur le front sud ouest jusqu'à la révolution d'octobre puis le personnel fut rapatrié et le matériel resta en dépôt à Koursk.
Après la révolution d'octobre, les véhicules restants furent saisis par les troupes bolcheviques ou blanches selon leur localisation au moment du retrait britannique (au moins un escadron plus les Lanchesters en réparation furent saisis par les Bolcheviques au dépôt de koursk) et participèrent à la guerre civile russe soit du côté bolchevique soit dans les armées blanches. A la date du 10 décembre 1929, l'armée rouge possédait encore 9 Lanchesters dont 7 en état de service.
A noter que l'auto-mitrailleuse Lanchester fut la seconde auto-mitrailleuse la plus produite de la première guerre mondiale après la Rolls-Royce.
36 Lanchesters furent fabriquées qui au départ équipèrent trois escadrons du RNAS à raison de 12 chacun. Sur ce total, 4 furent louées par Locker-Lampon à l'armée Belge jusqu'à la fin de la guerre et 32 retournèrent en Angleterre. Sur ces 32, 20 furent achetées par l'armée russe dans une vente aux enchères, 12 furent ensuite utilisées par Locker-Lampson pour son corps expéditionnaire britannique en Russie.
Dimensions : longueur : 4,88 m / largeur : 1,93 m / hauteur : 2,3 m
poids : 4,7 t
Blindage avant et latéral : 8 mm
armement : mitrailleuse 303 Vikers 7,7 mm
moteur 6 cyl - 60 CV
vitesse : 60 km/h
autonomie : 290 km
History :
As
soon as the automobile appeared, the military took an interest in
this new invention. At the beginning of the 20th century, with the
progress made on the chassis and engines, the first armored cars
projects appeared: Simms in England then Daimler in Austria-Germany,
Panhard and Charron in France. But it was during the First World War
that these vehicles became indispensable.
In England, the
government organized the production of war and distributed the tasks
between the various industrialists. Among these, the Lanchester Motor
Company was designated for the manufacture of shells. Disgruntled
brothers Frederick and George Lanchester, their owners, used their
political backers to persuade the government that their company would
be more useful in the manufacture of military vehicles, thus winning
a contract with the military to manufacture liaison cars, ambulances
but also an armored car. In fact, at the same time, the Royal Naval
Air Service (RNAS), encouraged by Charles Samson's experience aboard
improvised armored vehicles, was looking for more standardized
armored vehicles to protect aerodromes and save downed pilots behind
the lines, Pragmatic, the British naval armament specialists produced
a hull and a turret (Admiralty type) which with some modifications
could be adapted on frames supplied by the civil industry. For their
part, the engineers of the Lanchester Motor Company were inspired by
the chassis of a touring car (Lanchester sporting forty luxury tourer
38hp) reinforced and modified among other things by a twinning of the
rear wheels and presented the first prototype in December 1914. The
armored hull could be redesigned because the engine was deported
towards the rear close to the driver's feet), which allowed a greater
inclination of the front armor and therefore better protection. The
reinforced Chassis were produced at the Lanchester plant in
Birmingham, the armored elements by William Beardmore and Co of
Glasgow, and final assembly at the Vickers plant in Erith (Kent) or
at the Talbot Works in Barlby road (North Kensington)
The RNAS
ordered 36 vehicles for its Royal Naval Armored Car Division,
production was rapid because, out of the three planned squadrons
(5th, 6th, 15th), the 5th received its 12 vehicles in March 1915, the
6th received its 12 vehicles. in April 1915 both were sent to France,
and the 15th to Belgium in June with its 12 vehicles (under the
command of Oliver Locker-Lampson). Each squadron named its vehicles,
the 5th with names beginning with F, the 6th with names beginning
with G and the 15th with names beginning with U, V and W. Meanwhile,
Locker-Lampson, a wealthy and ambitious politician who funded partly
the purchase of the Lanchesters of his squadron believed himself
authorized to rent four copies to the Belgian army until the end of
the war (these are the four camouflaged vehicles that we see in all
the photos of Belgian Lanchesters and three were found at the end of
the war in a Birmingham square with an Austin). Unfortunately, with
the trench warfare rendering them useless, in September 1915 the
Royal Navy surrendered the Lanchesters to the British Army. This one,
for reasons of standardization, chose to keep only the Rolls-Royces
and the 32 Lanchesters returned to England.
In
September 1915, the Russian mission to England for the purchase of
materials was interested in unused Lanchesters and in an unusual
auction found itself owner of 20 copies. The Russian army, wishing a
higher firepower, requested the adaptation of a Hotchkiss 37 mm
cannon in addition to the machine gun (in this case, a Maxim
(replacing the vickers) which fired from the rear turret hatch. ).
Studies showed that the addition of weight would only be 250 kg and
the modifications minimal, only the attachment of the turret to the
hull had to be modified because it did not support the recoil of the
gun during firing. Of the 20 Lanchesters received in Russia in
December 1915, 19 were modified and one remained with its machine
gun. Note that 10 Hotchkiss guns were originally intended to be
installed on heavy Ilya Muromets bombers but turned out to be too
heavy and the nine others were originally intended to be installed on
submarines.
The lanchesters were delivered to 12 auto-machine gun
platoons (25th, 29th, from 37th to 47th) where they were supposed to
replace the Garford -Putilov (in the autocannons squadron) at the end
of the race, they proved their effectiveness despite some weaknesses
(radiator protection not properly secured, explosive 37 mm projectile
too low, low ground clearance).
For its part, the Belgian
army, realizing that armored cars were useless on the Western Front
at the time of the trench warfare, sought employment for them. An
agreement was found with Russia for a job on the eastern front and it
was the creation and then the odyssey of the famous Belgian
expeditionary force of armored cars (the lanchesters did not
participate). Oliver Locker-Lampson, seduced by the idea, found there
a way to employ his Lanchesters, he intrigued so much that the
Admiralty accepted the idea of the creation of a British
expeditionary force in Russia under the command of Locker-Lampson
with the 12 remaining Lanchesters. The British expeditionary force
fought alongside the Russian army in the Caucasus, Romania, and in
the south western front until the October Revolution, then the
personnel were repatriated and the material remained in storage in
Kursk.
After the October Revolution, the remaining vehicles
were seized by Bolshevik or White troops depending their location at
the moment of the British withdrawal (at least one squadron plus
Lanchesters in repair went to Bolsheviks in their depot in Koursk)
and participated in the Russian Civil War either on the Bolshevik
side or in the White Armies. On December 10, 1929, the Red Army still
had 9 Lanchesters, 7 of which were in service.
Note that the
Lanchester armored car was the second most produced armored car of
the First World War after the Rolls-Royce.
36 Lanchesters were
manufactured which initially equipped three RNAS squadrons with 12
each. Of this total, 4 were leased by Locker-Lampon to the Belgian
army until the end of the war and 32 returned to England. Of these
32, 20 were bought by the Russian army in an auction, 12 were later
used by Locker-Lampson for his British expeditionary force in
Russia.
Dimensions: length: 4.88 m / width: 1.93 m /
height: 2.3 m
weight: 4.7 t
Front and side armor: 8
mm
Armament: 303 Vikers 7.7 mm machine gun
6 cyl engine - 60
HP
speed: 60 km / h
range: 290 km
TOUTES PHOTOS SOURCE INTERNET
1-Le prototype, la construction et les modèles du RNAS:
exemple de véhicules produit par Lanchester pour la marine : pickup 25hp
Un exemple de véhicules produit par Lanchester pour la marine : voiture d'état-major 38hp
Un exemple de véhicules produit par Lanchester pour l'armée : ambulance 38hp
Moteur lanchester 38hp
Le prototype en bois, on voit les différences avec le modèle de série
Le prototype en bois, on voit les différences avec le modèle de série
Un chassis 38 hp modifié et renforcé pour l'adaptation à l'auto-mitrailleuse
Un chassis 38 hp non modifié, on voit la position reculée du moteur à coté du conducteur
Une série de chassis modifiés en attente de la pose du blindage à la sortie de l'usine de Birmingham
La première Lanchester livrée au RNAS
Lanchester 5CI (5ème Squadron, C section , vehicule n°1, nom : forefight)
Lanchester 6B4 (6ème squadron, B section, vehicule n°4, nom : Gannet)
La même sous un autre angle
Lanchester 6A ? (6ème Squadron, A section, vehicule n° ?, nom : good hope)
Lanchesters du 15ème Squadron, Barlby road, north Kensington
2- Les Lanchesters Belges:
Une des lanchesters cédée aux Belges et non encore camouflée au sein de la 1ère division de cavalerie, on distingue la cocarde belge sur le côté
Les quatre Lanchester belges camouflées avec soldats en tenue 1916, l'une est plus foncée que les autres, on la retrouvera en manoeuvre
En présentation
trois Lanchesters belges en manœuvre, les plus claires
Deux Lanchesters belges
encore une lors de la même manoeuvre,la plus foncée
3- Les Lanchesters du Corps Expéditionnaire Britannique en Russie de Locker-Lampson:
Lanchester, Caucase, été automne 1916
Idem
Idem
la lanchester du Lt Ingale, abandonnée embourbée près du village de Panteleimon et endommagée par des tirs d'artillerie puis récupérée lors d'une contre attaque, Roumanie décembre 1916
Lanchester du corps exéditionnaire britannique en Russie – Galicie 1917, à noter les protections latérales de la mitrailleuse qui sont découpées, typiques de 1917 sur les Lanchesters anglaises en russie
Lanchester embourbée,1917, Galicie, offensive Kerensky, en 1917, les Lanchesters anglaises porteront la cocarde russe
Lanchester en Galicie 1917, on voit la cocarde russesur la porte arrière
lanchester détruite en Galicie lors de la contre offensive austro allemande de l'été 1917
lanchester détruite en Galicie (Tarnopol) été 1917, la même avant d'être dépouillée ?
Lanchester et ford T capturées à leur dépôt par les Allemands, Tarnopol été 1917
3- Les Lanchesters Russes:
les 20 Lanchesters achetées par la Russie (source rcforum)
Lanchester russe transformée sortie d'usine
La même
lanchester « Turkestan », 46e peloton auto-mitrailleuses, front du sud ouest, novembre 1916
Lanchester « Turkestan », la même que dessus vue de face
Lanchester russe
une des Lanchesters restantes, armée rouge,1925
Une Lanchester au moins fut capturée dans les environs de Tarnopol lors de la contre offensive austro-allemande qui suivit l'échec de l'offensive russe de Kerensky à l'été 1917, les photos qui suivent retracent cette capture et l'exposition de cette Lanchester parmi d'autres véhicules capturés (deux Jeffery-Poplavko et une Austin).
La maquette:
La maquette de chez Copper State Models est très agréable à monter, les éléments jointent parfaitement et le niveau de détail est très bon. Pour mon modèle russe, j'ai souhaité néanmoins apporter quelques détails supplémentaires que vous pourrez voir sur les photos, la partie arrière est un petit kit de chez yellow house qui permet de corriger l'un des défauts du modèle: les portes arrières ne peuvent pas s'ouvrir si l'on monte la partie arrière selon le plan.
Merci de m'avoir lu, à bientôt pour la peinture
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