mercredi 10 mai 2017

histoire des auto-mitrailleuses de l'empire Russe - 7 - Fiat Izorski ou Izhora

La Fiat Izorski (ou Izhora):
the Izorski (or Izhora) Fiat :



Fiat Izorski (source internet: copyright zonwar.ru)


Histoire :

A la fin de l'année 1914, l'armée russe possède une seule unité d'auto-mitrailleuses équipée de Russo-Balt type C et d'un auto-canon Mannesmann-Mulag. L'unique constructeur automobile russe était alors l'usine Russo-Balt et celle ci n'était pas en situation de fournir rapidement ni un chassis plus résistant ni la quantité de chassis demandés par l'état-major. Des études sont demandées auprès d'autres fournisseurs. Les usines Izorski proposent un projet de blindage intéressant mais butent toujours sur des problèmes de chassis. C'est pourquoi une commission spéciale fut envoyée à l'étranger commandée par le colonel Piotr Ivanovitch Sekretev (le même qui avait mené la commission de 1911-1912) afin d'acheter un grand nombre de véhicules et parmi ceux-ci des auto-mitrailleuses. Le résultat de cette mission sera l'achat immédiat de 48 Austin, 40 Renault et 1 Isotta-Fraschini. Ce seront les premières auto-mitrailleuses à arriver en Russie. Mais les besoins sont énormes et bientôt la décision est prise d'augmenter les livraisons à l'armée non plus en fournissant des véhicules complets mais en commandant les chassis seuls et en faisant monter la superstructure blindée par les usines russe notamment Izorski. Le 21 février 1916, un accord est conclu avec Fiat par l'intermédiaire de son usine américaine de Poughkeepsie pour fournir 90 chassis, le délai de livraison étant le 1er novembre 1916. Le modèle choisi est le fiat 50HP qui va être amélioré tant en puissance qu'en renforcement de la structure sous le nom de Fiat type 55. Parallèlement aux chassis, le travail sur la coque commença avec cinq prototypes différents essentiellement par la disposition de l'armement (une tourelle, deux tourelles etc...). Le 23 avril, le projet définitif est adopté. A l'été 1916, l'usine Izorski se prépare à recevoir le premier chassis, la construction commence en septembre et le 2 décembre, la nouvelle auto-mitrailleuse fait ses premiers essais. Après quelques modifications mineures, le modèle est accepté et la production commence en janvier 1917. Malheureusement, la révolution de février mars 1917 perturbe les sorties et la production est la suivante :
Au 4 octobre 1917:
51 chassis reçus des États-Unis.
1 chassis fourni au corps belge des auto-canons-mitrailleuses en Russie en remplacement d'une ancienne auto-mitrailleuse Minerva (capturée plus tard par les Allemands et renommée « Raudi ».
1 chassis fourni à Adolphe Kegresse pour construire un prototype semi-chenillé fiat (non réalisé)
8 chassis fournis au détachement britannique d'auto-mitrailleuses RNAS en Russie.
41 chassis utilisés pour des Fiat Izorski dont 16 auto-mitrailleuses terminées et 25 en phase d'achèvement.
Le 1er avril 1918, 47 véhicules étaient produits.
En octobre 1918 33 véhicules supplémentaires sont produits ce qui porte la production totale à 80 auto-mitrailleuses.


History:

At the end of 1914, the Russian army had a single armored car unit equipped with Russo-Balt type C and a Mannesmann-Mulag self propelled gun. The only Russian car manufacturer was then the Russo-Balt factory and it was not in a position to provide quickly either a more resistant chassis or the amount of chassis requested by the General Staff. Studies are requested from other suppliers. The Izorski factories offer an interesting armored project but always run on chassis problems. For this reason a special commission was sent to foreign countries commanded by Colonel Piotr Ivanovich Sekretev (the same man who had led the commission of 1911-1912) in order to buy a large number of vehicles and among these armored cars. The result of this mission will be the immediate purchase of 48 Austin, 40 Renault and 1 Isotta-Fraschini. They will be the first armored cars to arrive in Russia. But the needs are enormous and soon the decision is taken to increase the deliveries to the army not by supplying complete vehicles but by ordering the chassis alone and building the armored superstructure by the Russian factories for example Izorski. On February 21, 1916, an agreement was reached with Fiat through its American factory in Poughkeepsie to supply 90 chassis, the delivery date being November 1, 1916. The model chosen is the fiat 50HP which will be improved by much power And reinforcement of the structure under the name of Fiat type 55. Parallel to the chassis, work on the hull began with five different prototypes essentially by the arrangement of the armament (one turret, two turrets etc ...). On 23 April, the final draft was adopted. In the summer of 1916, the Izorski factory was preparing to receive the first chassis, construction began in September and on 2 December, the new machine-gun made its first tests. After some minor modifications, the model is accepted and production begins in January 1917. Unfortunately, the revolution of February March 1917 disrupts the outputs and production is as follows:
As of 4 October 1917:
51 chassis received from the United States.
1 chassis supplied to the Belgian corps of self-machine guns in Russia in replacement of a former Minerva armored car (captured later by the Germans and renamed "Raudi".
1 chassis supplied to Adolphe Kegresse to build a semi-tracked fiat prototype (not realized)
8 chassis supplied to the British detachment of RNAS armored cars in Russia.
41 chassis used for Izorski Fiats including 16 armored cars completed and 25 in completion phase.
On 1 April 1918, 47 vehicles were produced.
In October 1918 33 additional vehicles were produced bringing the total production to 80 armored cars.


Description technique :

Une étude très aboutie avait tenté d'améliorer tout ce qui avait pu poser problème dans un véhicule blindé et fermé, c'est pourquoi la fiat Izorski représentait un réel progrès sur tout ce qui avait été produit jusque là. La superstructure blindée à 5 mm pour le toit et 7 (ou 8) mm pour l'avant et les côtés est formée de plaques d'acier au nickel-chrome rivetées sur des cornières métalliques. A l'avant une porte double qui s'ouvre et se ferme par l'intérieur permet le refroidissement du moteur, les parties supérieures du capot moteur sont ouvrantes afin de faciliter la maintenance de celui ci. Dans le compartiment de combat se trouvent le conducteur à gauche et le chef de bord à droite. La vue est assurée par soit une large plaque avant basculante percée de deux fentes de vision soit par deux petites trappes de vision basculantes avec du verre à l'épreuve des balles. Sur le centre de la caisse sont montées deux tourelles en diagonale, cette disposition permettait de réduire la largeur du véhicule par rapport à deux tourelles côte à côte, mais aussi d'accroitre l'angle de tir. L'accès se faisait par deux portes placées en diagonale de part et d'autre de la caisse. Les portes ne pouvaient s'ouvrir que par une clé spéciale. L'armement consistait en deux mitrailleuses Maxim mod 1910, approvisionnées à 6000 coups. Une trappe coulissante sur le sommet de la tourelle permettait le tir vers le haut à un angle de 80°. L'angle de tir horizontal était de 290°. Sur le toit était monté un ventilateur pour évacuer le plus rapidement possible les gaz de tir. Un réservoir supplémentaire d'eau pour le refroidissement des armes était monté dans chaque tourelle. Le démarrage électrique du moteur se faisait de l'intérieur. La vitesse était de 65 km/h sur route. L'autonomie était de 100 à 140 km pour un réservoir de 80 litres. Les roues arrières étaient jumelées pour supporter le poids, les pneus étaient remplis de glycérine-gélatine pour accroitre la résistance aux balles. Pour la conduite de nuit, deux phares étaient positionnés de part et d'autre de la caisse, plus tard un phare fut aussi monté devant le radiateur derrière les portes blindées avant. Enfin, une charge d'auto-destruction était prévue afin de ne pas laisser le véhicule tomber entre des mains ennemies. La Fiat Izorski était une auto-mitrailleuse très efficace pour son temps et bien adaptée à ses missions. Avec son moteur performant, sa facilité à trouver des pièces détachées et sa fiabilité, elle surpassait les autres véhicules de sa catégorie. Il existe un exemplaire survivant qui se trouve au musée central des forces armées à Moscou. D'autres exemplaires ou répliques mais non totalement exacts se trouvent dans d'autres musées


poids : 5300 kg
équipage : 3 à 4
longueur : 4,8 m
largeur : 1,9 m
hauteur : 2,6 m
moteur : 72 CV
vitesse : 60 km/h
autonomie : 140 km


Technical description :

A very thorough study had tried to improve everything that had been problematic in a closed armored vehicle, so the fiat Izorski represented a real progress on everything that had been produced so far. The 5 mm armored superstructure for the roof and 7 (or 8) mm for the front and sides are made of nickel-chromium steel plates riveted to metal angles. At the front a double door which opens and closes from inside allows the engine to be cooled, the upper parts of the engine cowl can be opened to facilitate maintenance of the engine. In the battle compartment are the driver on the left and the chief on the right. The view is ensured by either a large tilting front plate pierced with two vision slits or by two small tilting vision sheets with ball-proof glass. On the center of the body are two diagonal turrets, this arrangement made it possible to reduce the width of the vehicle with respect to two turrets side by side, but also to increase the angle of fire. The access was made by two doors placed diagonally on each side of the box. The doors could only be opened by a special key. The armament consisted of two Maxim 1910 machine guns, stocked with 6000 shots. A sliding door on the top of the turret allowed the fire upward at an angle of 80 °. The horizontal angle of fire was 290 °. On the roof was mounted a fan to evacuate the gases as quickly as possible. An additional tank of water for the cooling of the weapons was mounted in each turret. The engine was electrically started from the inside. The speed was 65 km / h on the road. The range was 100 to 140 km for an 80-liter tank. The rear wheels were twinned to support the weight, the tires were filled with glycerin-gelatin to increase bullet resistance. For the night driving, two headlights were positioned on either side of the body, later a headlight was also mounted in front of the radiator behind the front armored doors. Finally, a self-destruct charge was provided to prevent the vehicle from falling into enemy hands. The Fiat Izorski was a very effective machine for its time and well suited to its missions. With its powerful engine, ease of spare parts and reliability, it surpassed other vehicles in its class. There is a surviving copy in the Central Museum of the Armed Forces in Moscow. Other copies or replicas but not totally accurate can be found in other museums


Weight: 5300 kg
Crew: 3 to 4
Length: 4.8 m
Width: 1.9 m
Height: 2.6 m
Engine: 72 HP
Speed: 60 km / h
Autonomy: 140 km

croquis ébauche de 1916 (source internet)

La Fiat 50 CV qui servit de modèle (source internet)


Fiat Izorski mod 1917 (source internet)


Fiat Izorski mod 1917 (source internet)


Fiat Izorski mod 1917 (source internet)


croquis de la Fiat Izorski (source internet)


Emploi dans les armées :

La Fiat Izorski fut le deuxième modèle par le nombre d'auto-mitrailleuses dans l'armée russe après l'Austin. Elle fut employée dans l'armée Impériale Russe pendant les derniers temps de la première guerre mondiale sur le front de l'est, par l'armée rouge pendant la guerre civile mais aussi pendant la guerre Russo Polonaise de 1919-1921, fut aussi capturée par les armées indépendantes de Lituanie, Lettonie et Estonie. Dans la mesure où l'on pouvait obtenir certaines pièces de rechange à partir de modèles civils comme le camion Amo F15, la fiat Izorski put avoir une longue vie. En effet, à la fin de 1921, l'armée rouge comptait encore 55 fiat dans ses rangs et le 10 décembre 1929 encore 43 (16 en service). Au début des années trente, la production de véhicules russes comme la Ba27 étant assurée, les Fiat seront petit à petit mises au dépôt puis détruites ou exposées en plein air dans des écoles ou casernes.


Employment in the Armed Forces:

The Fiat Izorski was the second model by the number of armored cars in the Russian army after the Austin. She was employed in the Russian Imperial army during the last stages of the first world war in the east, the Red Army during the Civil War but also during the Polish Russo War of 1919-1921, and was also captured by the independent armies of Lithuania, Latvia and Estonia. To the extent that certain spare parts could be obtained from civilian models like the Amo F15 truck, the fiat Izorski could have a long life. At the end of 1921, the Red Army still had 55 fiat in its ranks, and on December 10, 1929, there were still 43. In the early 1930s, the production of Russian vehicles such as the ba27 was assured. The fiat thus went to depots and then were destroyed or exposed in the open air in schools or barracks.


Fiat Izorski Ilia Muromets Petrograd 1917 (source internet)


Devant le théatre du Bolshoï avec un camion Garford été 1918 (source internet)


Une Fiat d'essai à Yaroslavl été 1918 (source internet)


Une Fiat du 18 ème détachement Pétrograd 1919 (source internet)


Une Fiat du 33 ème détachement « ouragan » (source internet)


Une Fiat à Aleksevka automne 1919 front nord ouest (source internet)


Une Fiat du 7 ème détachement pétrograd 1920 (source internet)


Fiat Izorski en parade à Kazan 1920 (source internet)


Une Fiat au curieux camouflage (source internet)


à droite fiat Izorski à roues à rayons parade de l'armée rouge 1er mai 1925 place rouge Moscou (source internet)


à droite Fiat Izorski à roues à rayons parade de l'armée rouge 1er mai 1925 place rouge Moscou (source internet)


Fiat en manœuvres Kiev 1929 (source internet)


Dans les armées étrangères :

En 1921, l'armée rouge donnera deux fiat à l'armée mongole pour former un embryon de détachement motorisé.
On trouvera aussi des Fiat dans la légion Tchèque et les armées blanches pendant la guerre civile russe. En effet, les usines Izorski se trouvent après la révolution en zone bolchevique donc la totalité des véhicules produits iront à l'armée rouge mais au gré des combats, certains changeront de mains. Dans le sud par exemple, les armées blanches possédaient 4 Fiat. Bien sur ces Fiat n'ont rien à voir avec les Fiat Omsk ou auto-mitrailleuses Vladivostok.
Dans les armées étrangères, on retrouve au moins six pays qui ont utilisé ces véhicules.
  • La Pologne capture deux Fiat pendant la guerre Russo-Polonaise de 1919-1921 (les 25 avril 1920 et 31 mai 1920). Ces deux véhicules seront intégrés à la nouvelle armée Polonaise jusqu'au début des années trente. L'un d'entre eux sera exposé au musée de la forteresse de Modlin jusqu'à l'invasion allemande de 1939.
  • Au moins deux fiat sont capturées par l'armée allemande , renommées « löttchen » et « Gerda » on les retrouvera à Berlin et Munich en 1919.
  • Une Fiat est capturée en 1918 par l'armée lettonne, renommée « Staburags » et utilisée contre l'armée rouge dans les batailles pour l'indépendance de la Lettonie.
  • Une Fiat fut capturée par l'armée lituanienne en mai 1919 et renommée « Zaibas » et utilisée jusqu 'en 1939.
  • Une Fiat fut transférée de l'armée russe blanche du nord ouest (où elle était nommée «Russia ») vers l'armée estonienne  qui la renomma « Wambola » et utilisée jusque dans les années trente.
  • Une fiat fut utilisée par l'armée roumaine sans que l'on sache comment elle était arrivée là.



In foreign armies:

In 1921, the Red Army gave two fiat to the Mongolian army to form an embryo of motorized detachment.
Fiat will also be found in the Czech legion and the white armies during the Russian Civil War. Indeed, the factories Izorski are after the revolution in Bolshevik zone so all the vehicles produced will go to the Red Army but as the fighting goes on, some will change hands. In the south, for example, the white armies had 4 Fiat. Of course these Fiat have nothing to do with Fiat Omsk or Vladivostok machine-guns.
In foreign armies, there are at least six countries that have used these vehicles.
Poland captured two Fiat during the Russo-Polish War of 1919-1921 (25 April 1920 and 31 May 1920). These two vehicles will be integrated into the new Polish army until the early 1930s. One of them will be exhibited at the Museum of the Modlin Fortress until the German invasion of 1939.
At least two fiats were captured by the German Army, renamed "löttchen" and "Gerda". They were found in Berlin and Munich in 1919.
A Fiat was captured in 1918 by the Latvian army, renamed "Staburags" and used against the Red Army in the battles for the independence of Latvia.
A Fiat was captured by the Lithuanian army in May 1919 and renamed "Zaibas" and used until 1939.
A Fiat was transferred from the Russian White Russian Army (where it was called "Russia") to the Estonian Army which renamed it "Wambola" and was used until the 1930s.
A fiat was used by the Romanian army without knowing how it had arrived there.


Fiat Izorski polonaise (source internet)


Fiat polonaise à la forteresse de Modlin (source internet)


L'une des Fiat allemandes « lottchen » (source internet)


Une autre Fiat allemande Berlin mars 1919 (source internet)


Une autre Fiat allemande Berlin mars 1919 (source internet)


Une autre Fiat allemande Berlin mars 1919 (source internet)


« Gerda » une Fiat allemande dans les Freikorps avec des roues metalliques (source internet)


« Staburags » la Fiat lettone (source internet)


« Staburags » la Fiat lettone (source internet)


« Zaibas » la Fiat lituanienne (source internet)


« Zaibas » la Fiat lituanienne en 1930 (source internet)


« Zaibas » la Fiat lituanienne (source internet)


« Wambola » la Fiat estonnienne (source internet)


Fiat de la légion tchèque à Troïsk été 1918 (source internet)


Fiat de la légion tchèque à Troïsk été 1918 (source internet)


Une Fiat du détachement britannique d'auto-mitrailleuses en Russie (source internet)



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